François de Closets

"Les jeunes Français n'apprennent plus, ne savent plus et ne saurons plus l'orthographe, c'est fini !"

Faut-il réformer l'orthographe ? Le journaliste, qui consacre l'essentiel de ses essais à la société française, interroge en même temps qu'il répond. 

"L'orthographe, c'est fini ", clame-t-il. Pour lui, l'orthographe n'intéresse plus la jeunesse, à juste titre ; "on ne peut plus consacrer toutes ces heures, qui monopolisaient presque tout le primaire autrefois, à l'orthographe." Une autre raison serait selon lui, le recours plus large de la jeunesse à l'écrit. Une sorte d'appropriation de l'écriture ? "Les jeunes, ils écrivent ! Ils écrivent comme on n'a jamais écrit ! On est dans la civilisation de l'écrit, pas de l'image." Il fait bien entendu référence aux réseaux sociaux (SMS, MSN, Facebook...) qu'il compare, sans doute eut égard à son caractère instantané, à une conversation. Le langage SMS coule comme la parole ; ce n'est plus tout à fait le Français et seul son caractère urbain, le fait qu'il ne s'attache pas à un territoire géographique mais à un autre, plus immatériel, celui des nouvelles technologies, enfin le fait que seule la jeunesse l'emprunte, nous empêche de le classer dans la catégorie des parler, à l'image des parler locaux. Son caractère "écrit" ne nous gêne alors en rien, tant nous sommes conscients qu'un tel langage à trait à la discussion et non à la forme rédigée. 

Créativité : l'alibi d'une réforme ?

François de Closets, l''auteur de Zéro faute, paru en 2009 aux éditions Mille et Une Nuits, pointe le décalage que voit alors pour cette jeunesse entre l'orthographe créative, qu'elle remodèle chaque jour, et celle, rigoureuse et figée, des salles de classes. Quel joug pour une jeunesse qui, par le recours aux outils PAO, démocratisés, au graffiti, tags et autres arts "idéographiques", sanctifie une langue en mutation constante, en réinvention permanente. "C'est une formidable chance pour la langue", constate-t-il, relevant qu'avec une réforme de l'orthographe qu'il réclame alors, nous allons pouvoir décider de mettre l'accent sur l'essentiel, nous concentrer sur la syntaxe, sur la structure même...  

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