Une expression littéraire "admise" qui évolue farouchement

Lorsque l'on admet que l'expression littéraire évolue peu, c'est bien en dehors des courants inspirés par les nouveaux communautarismes (travail sur la typographie et la représentation visuelle du mot, travail sur les résonances et la rime - slam...). Nous évoquons bien ici l'expression littéraire fondamentale, la production d'essais et de roman, la sphère littéraire "reconnue" (celle qui passe la porte des plateaux TV). 

Or c'est par sa "porosité" aux nouvelles cultures et sa capacité à en intégrer les éléments constituants, par son aptitude à refléter ces nouveaux courants, qu'une culture s'astreint à gravir les marches de son évolution et à se constituer, dans un mouvement permanent et ascensionnel. De fait et bien que l'on s'en défende communément, la capacité, viscérale, de notre expression littéraire la plus formelle à intégrer de nouveaux réflexes de langages, de nouveaux vocabulaires, à s'étendre à de nouveaux champs de l'expression, est bien plus rapide et bien plus évidente que ce que l'on semble reconnaître. Notre littérature se modernise bien plus rapidement que notre aptitude à lui reconnaître ce droit à la mutation se fait jour, et ce sont sans doute les amputations, inévitablement opérées dans le cadre de cette évolution, et d'autant plus vite opérées que la société elle même, dans son histoire, se sépare de plus en plus rapidement de ses fonctions et usages obsolètes, que nous déplorons.

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