Le mot qui désigne la fonction

L'apparition sous une forme nouvelle de besoins "oubliés" tels que recourir à l'écriture publique pour de vastes catégories de population qui ne pratique pas ou plus l'écriture, ne préside-t-il pas au retour du métier d'écrivain public, décliné sous une forme nouvelle (pratique de la fonction dans les zones urbaines sensibles) ? 

Le mot "scribe", qui trouvait toute sa justification par la large dépendance de la société à la fonction qu'il décrit, a disparu pour apparaître de nouveau sous le terme "écrivain public". L'accès à l'éducation pour tous en a sonné le glas tandis que la perte du recours à l'écrit au profit de l'oralité et du recours à l'image ont rendu son emploi de nouveau nécessaire lorsqu'il s'avère indispensable de diffuser sa requête. D'autres "appellations", furent oubliées avant de resurgir en raison d'un regain d'intérêt pour la fonction à laquelle elles se rapportent. Pourtant, à chaque amputation et malgré les qualités de régénération observée du français, quelque chose de foncier, un ébranlement que l'on dirait de toutes nos convictions, se fait sentir. Cette langue française si difficile à acquérir, celle qui nous semble être notre Verbe tout entier, nous en collectons chaque particule dans des montagnes d'ouvrages de référencement (dictionnaires des proverbes anciens, dictionnaires des métiers oubliés, dictionnaires et des mots précieux, disparus, etc.), dont la multiplication et l'ampleur de la collecte qu'ils entreprennent nous plonge dans une muséologie verbale aussi séduisante que vertigineuse, et à proprement dire parfois affolante pour qui n'en goûte pas tous les méandres. C'est bien dès lors que la question de cette refonte constante et dans les bases les plus solides de notre langue soulève celle, non moins difficile à aborder, de son enseignement. Un autre débat !

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