L'Ecrivain public professionnel

L'écrivain public indépendant est-il vraiment mieux loti que l'écrivain public salarié ?

L'écrivain public indépendant représente près de 85% de la profession, tandis que l'écrivain public social salarié du milieu associatif ne représente que 3% de la profession. Alors, devenir écrivain public social, est-ce LE mauvais plan ? Pas forcément, car lorsqu'il n'est pas bénévole, l'écrivain public social est souvent employé à plein temps et dûment rémunéré, tandis que son homologue indépendant n'effectue en moyenne que 16h de travaille hebdomadaire, avec une rémunération afférente, donc équivalente à un tiers temps. 

Certes, le contrat de l'écrivain public social n'est pas toujours stable (CUI, contrat aidé...), mais le bon accueil que lui font les populations et son caractère de plus en plus indispensable à la vie des quartiers permet souvent d'offrir à l'écrivain public qui aurait décroché un CDD de le commuer en contrat pérenne (CDI). Mais au fait, qu'est-ce qui différencie l'écrivain public indépendant de l'écrivain public social ?

Près de 85% des écrivains publics sont indépendants

En 2013, l'archétype de l'écrivain public professionnel est une femme d'âge moyen (31 à 55 ans), dont le niveau d'études est au moins égal à la licence. Elle s'est réorientée, en milieu de carrière, vers la fonction d'écrivain public, qu'elle n'exerce pas forcément à titre principal, et en moyenne à raison de 16h par semaine de manière indépendante. Elle y accède, dans près d'un cas sur deux, en suivant une formation dédiée. La création du statut d'auto-entrepreneur lui a ouvert une nouvelle clientèle, celle des très petites entreprises, des entreprises individuelles et micro-entreprises. Elle propose majoritairement des services d'écriture et de réécriture, de correction et de mise en forme, de conception et de rédaction de documents, et exerce son activité en complément d'une autre, plus rémunératrice ; avec l'activité d'écrivain public, elle peine à dépasser les 5000 euros de salaire annuel. 

Les écrivains publics sociaux salariés
représentent 3% de la profession

En marge, l'écrivain public social, employé d'une association, d'une collectivité, exerce en mairie, en centre social, culturel. Il axe son travail sur le maintien du lien social et du dialogue entre populations et administrations/services de l'Etat. Il concentre ses travaux sur l'accompagnement aux démarches, la médiation écrite en faveur de la résolution des litiges, et ne représente encore qu'une maigre portion des écrivains publics. Professionnel, l'écrivain public social est salarié à plein temps mais reste, le plus souvent, sous statut précaire (adulte-relai, CUI...). Dans la majeure partie des cas, il est bénévole ou écrivain public informel : acteur du lien social, il répond gracieusement aux demandes de son entourage (famille, voisins, habitants du même quartier), qu'il assiste dans sa gestion administrative quotidienne, l'amélioration de sa situation sociale et la résolution de ses litiges. Par rapport à 2009, la proportion d'écrivains publics travaillant dans un environnement résidentiel ou citadin a diminué au profit de ceux travaillant en milieu rural, où les besoins en accompagnement sont plus importants du fait de la fermeture d'un certain nombre de guichets administratifs et de l'isolement géographique. Les écrivains publics sont dorénavant un tiers à travailler en commune rurale.

Les écrivains publics bénévoles sont indénombrables

Peu observables parce qu'exerçant l'écriture publique de manière irrégulière, hors de cadres définis, les écrivains publics informels, bénévoles, travaillent gratuitement. Ils appartiennent le plus souvent à des associations et sont fortement impliqués dans la vie locale. Si l'on doit s'intéresser à la proportion d'écrivains publics "sociaux" sans se limiter exclusivement aux professionnels, c'est alors sur la sphère tout entière de la vie associative et de l'humanitaire que l'on doit se pencher ; un monde en soi. La majeure partie des écrivains publics sociaux sont en effet bénévoles. 

En chiffres

En 2011, les écrivains publics sont essentiellement des femmes (plus de 70% de la profession), âgées de 31 à 55 ans (près de 40%), et travaillent majoritairement à leur domicile (à plus de 80%) ou chez leurs clients (60%). Ils sont également 80% à travailler plutôt pour des professionnels (essentiellement des PME et très petites entreprises) que pour le compte de particuliers.
Pour des questions financières, 60% des écrivains publics exercent leur activité de manière secondaire, en complément d'une activité principale. Moins de 42% des écrivains publics professionnels voient en effet leur rémunération dépasser les 5000 euros/an.
Si 85% des écrivains publics professionnels sont indépendants, seuls 8% des écrivains publics sont salariés, et 3% bénévoles d'une association. 45% des écrivains publics ont un niveau d'études supérieur à la licence, complétée, dans 42% des cas, par une formation spécifique au métier d'écrivain public.

Source : enquête statistique annuelle 2011 du SNPCE



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