Lettre historique

Où Charles X désigne le duc de Bordeaux futur roi de France

Charles X, frère de Louis XVI et de Louis XVIII, plus connu sous le titre de Comte d'Artois, essuiera de nombreuses révoltes populaires et sera contraint d'abdiquer. Le souverain est condamné, avec sa famille et avec Napoléon, au "bannissement perpétuel". Le Duc d'Orléans lui succédera, dans un premier temps en tant que régent. Charles X mourra des suites du choléra, en exil, en Slovénie, le 6 novembre 1836. C'est un fervent de l'Ancien régime, qu'il s'évertuera à faire revivre tout en concédant aux nouvelles valeurs.

Dans son jeune temps, il participe communément à de nombreuses fêtes mondaines et apparaît alors comme un bon vivant, léger, jovial. Il est l'un des premiers monarques à "voir du pays", tout d'abord de son propre chef, durant l'été 1789, période à laquelle il écume les cours d'Europe pour rallier les défenseurs de la cause royale. Ce n'est qu'en 1824 qu'il montera sur le trône, et s'efforcera dès lors de faire revivre l'Ancien Régime, mis à mal par la Révolution. Il est renversé quelques années plus tard à l'occasion de la Révolution de Juillet, et abdique le 2 août 1830. Il souhaite alors que son abdication se fasse au profit de son petit-fils Henri, duc de Bordeaux, alors âgé de 10 ans. Le jeune garçon ne pouvant monter sur le trône, du fait de son jeune âge, il s'agit alors de désigner un régent. Il souhaite que ce soit son cousin, le duc d'Orléans, à qui il fait part de son souhait au travers d'une brève missive :

Je suis trop profondément pénétré des maux qui affligent et qui pourraient menacer mes peuples pour n'avoir pas cherché un moyen de les prévenir.

Cette lettre n'aura que peu d'effet sur le devenir du royaume puisque le duc d'Orléans finira par prendre le pouvoir sous le nom de Louis-Philippe Ier.

"Mon cousin,

Je suis trop profondément pénétré des maux qui affligent et qui pourraient menacer mes peuples pour n'avoir pas cherché un moyen de les prévenir. J'ai donc pris la résolution d'abdiquer la couronne en faveur de mon petit-fils le duc de Bordeaux.

Le dauphin, qui partage mes sentiments, renonce aussi à ses droits en faveur de son neveu.

Vous aurez, en votre qualité de lieutenant général du royaume, à faire proclamer l'avènement de Henri V à la Couronne. Vous prendrez d'ailleurs toutes les mesures qui vous concernent pour régler les formes du nouveau gouvernement pendant la minorité du nouveau roi…

Vous communiquerez mes intentions au corps diplomatique et vous me ferez connaître le plus tôt possible la proclamation par laquelle mon petit-fils sera reconnu sous le nom de Henri V."