Du féminisme au masculinisme

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Du féminisme au masculinisme

Le masculinisme n'est pas une contre-tendance du féminisme, mais un équivalent masculin. Il ne s'oppose pas au mouvement féministe mais l'appui, en renforçant la notion d'égalité entre les sexes. Les femmes ont réclamé les mêmes droits que les hommes, les hommes, à leur tour, revendiquent les leurs.

Car autour de la discussion sur l'égalité des sexes, sur la relation homme-femme, les revendications sont, somme toute, les mêmes : plus de considération, une meilleure reconnaissance du rôle au sein du foyer. Les blessures, les craintes, les préjugés, amènent cependant une opposition dans des revendications dont on ne souligne pas assez la similarité. Ainsi, dans le rôle que chacun tient au sein de la famille. Les maris et pères s'insurgent contre le peu de place qu'on leur laisse dans l'éducation des enfants, le peu de reconnaissance que l'on a pour leur rôle éducatif ? Majeure partie des femmes ne s'indigne-t-elles pas du manque d'implication du mari, du père, concernant l'éducation des enfants et la vie quotidienne du foyer ? Alors que le premier a la volonté de participer plus, la seconde se plaint d'un manque de participation. Ici, l'opposition provient-elle donc directement des  préjugés.

Ainsi le masculinisme, ou masculisme, se pose-t-il comme le complément de son équivalent féminin, et fait une réapparition récente, suite aux mouvements féministes les plus revendicatifs (Chiennes de garde, Femen, Ni putes ni soumises), pour promouvoir et défendre les intérêts masculins. Et notamment le droit de visite et de garde équitable de l'enfant, et une responsabilité éducative équivalente. Né timidement en 1911, il ne fait entendre parler de lui que dans une moindre mesure. Il s'oppose alors, dans certaines de ses illustrations et prises de position, directement au féminisme, (antiféminisme, machisme) par la réaffirmation de la supériorité de l'homme, et prône un retour à plus de virilité. Aujourd'hui, cette position n'est que minoritaire parmi les masculinistes, dont la plupart s'attachent à défendre les droits des pères. Dans ses positions actuelles les plus tranchées, le masculinisme affirme cependant que le droit est plus protecteur de la femme que de l'homme, ce qui constituerait une inégalité qu'il faudrait combattre.

Le masculinisme entend également lutter contre le conditionnement des hommes, qui consisterait à en faire des protecteurs et des pourvoyeurs pour la femme, et s'applique à démonter un certain nombre de posterioris.

Le masculinisme entend également lutter contre le conditionnement des hommes, qui consisterait à en faire des protecteurs et des pourvoyeurs pour la femme, et s'applique à démonter un certain nombre de posterioris : l'homme doit assurer la subsistance de la femme, l'homme doit assurer un rôle protecteur pour la femme. En ce sens, le masculinisme rejoint et défend les axes de développement du féminisme moderne, qu'il appuie.

D'ailleurs, le féminisme qui prône tant l'égalité ne peut que promouvoir le masculinisme comme un mouvement frère, une déclinaison porteuse de revendications communes. Il faut toutefois distinguer le masculinisme européen du masculinisme américain (Etats-Unis, Canada), où il s'agit avant tout de défendre les privilèges acquis par la gente masculine sous couvert d'un discours égalitaire : un droit surprotecteur pour la femme. N'oublions pas que le droit protège la femme en particulier la femme pour s'être adapté aux crimes et atteintes sexuelles dont elle est régulièrement victime. Il s'agit aussi, pour le mouvement Outre-Atlantique, de remettre en question les droits fondamentaux de la femme : droit à l'avortement, à la contraception et au divorce.

Il existe sans conteste un masculinisme extrêmiste, qui nie la réalité du viol pour en faire un syndrôme de mythomanie féminine.

Rassurons-nous, en France les masculinistes sont essentiellement les défenseurs des droits des pères. Cependant, un certain nombre de médias tirent la sonnette d'alarme(1) et s'inquiètent des "glissements" possibles vers des thèses et actions allant à l'encontre de la parité, des droits de la femmes, et visant tout simplement à sapper les avancées historiques qu'ont permis les mouvements féministes au cours des dernières décennies. Il existe sans conteste un masculinisme extrêmiste, qui nie la réalité du viol pour en faire un syndrôme de mythomanie féminine, pire, un fantasme, affirme que les différences hommes/femmes placent nécessairement les hommes à la tête des fonctions de décision et d'encadrement, en d'autres termes, au pouvoir, et font des violences conjugales une simple affaire de couple, ou vont encore jusqu'à prétendre que c'est de la faute de la femmes. Ainsi, les thèses recensées et dénoncées par le site ladominationmasculine.net sont tout bonnement effrayantes.

A contrario d'un extrémisme maladif, des organismes comme le CIDP (Centre d'information sur les Droits des Pères) ou Sos Papa, rejoignent naturellement le combat des femmes en terme de parité, d'égalité et d'équité.

 

(1) L'Express : Masculinisme : attention danger ? - NouvelObs : Faut-il avoir peur du masculinisme ?

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