L'appel de 200 écrivains pour la libération de leurs confrères chinois

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Liberté de la presse, liberté de créer

L'appel de 200 écrivains pour la libération de leurs confrères chinois

C'est à l'occasion de la 20e Journée de la liberté de la presse, qui se tenait le 3 mai 2013 au Costa Rica, que 200 auteurs, parmi lesquels Russell Banks, Cláudio Aguiar, Paul Auster, Neil Gaiman, Ian McEwan, Salman Rushdie, JM Coetzee, lancent un appel international pour la libération des artistes, journalistes et auteurs chinois emprisonnés. Parmi les signataires de l'appel, l'on retrouve d'ailleurs l'auteur chinois Yu Jie, qui fut torturé lors de ses incarcérations et vit aujourd'hui en exil.

La lettre fait d'ailleurs référence au Prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo (en photo ci-après), en détention depuis 2008, et à son épouse, en résidence surveillée. Liu Xiaobo, professeur d'université et militant des droits de l'homme, est l'auteur d'une pétition pour la mise en oeuvre de réformes démocratiques en Chine. L'appel est consultable dans sa version originale (anglais US), et publié par l'organisation PEN International, qui fait la promotion de la littérature, et lance régulièrement des campagnes pour la libération des auteurs emprisonnés dans le monde entier.

"En tant qu'écrivains, artistes, musiciens, cinéastes et autres acteurs à des activités culturelles, nous sommes inspirés et enrichis par les travaux de nos confrères au-delà de nos frontières. La force de notre travail, individuellement et collectivement, nos cultures, est le fruit d'un libre échange d'informations et d'idées avec la communauté des créateurs à travers le monde.

Parmi nos collègues se trouvent aujourd'hui de nombreux créateurs et des personnalités du monde culturel en République populaire de Chine. Nous célébrons la reconnaissance internationale croissante des artistes chinois de toutes les disciplines, un développement illustré par l'attribution du Prix Nobel de littérature 2012 à Mo Yan, et nous nous félicitons de l'expansion constante du champs des échanges culturels.

Nous ne pouvons pas, cependant, écouter les voix créatrices puissantes ou émergentes de la Chine sans entendre le silence de ceux dont les voix sont retenues de force.

Nous ne pouvons pas, cependant, écouter les voix créatrices puissantes ou émergentes de la Chine sans entendre le silence de ceux dont les voix sont retenues de force. Il s'agit notamment du récipiendaire du Prix Nobel de la Paix 2010, Liu Xiaobo, qui est toujours en prison, de son épouse, Liu Xia, qui vit en résidence surveillée, et de plus de quarante autres écrivains et journalistes actuellement emprisonnés pour leurs travaux. Nous ne pouvons pas apprécier les réalisations des créateurs chinois de toutes les disciplines sans penser aux œuvres dont nous ne sommes pas en mesure de profiter à cause de la censure qui sévit dans le milieu des arts, dans la presse, et sur internet où de nombreux autres travaux qui ne peuvent être imaginées ou créées à cause de ces contraintes. L'impact de ces restrictions figure au rapport de PEN International de mai 2013 sur la créativité et la contrainte dans la Chine d'aujourd'hui.

Notre plaidoyer qui s'adresse aux nouveaux dirigeants de la Chine est simple. Respecter et protéger le droit de nos collègues, et de tous les citoyens de Chine, à la liberté d'expression.

Notre plaidoyer qui s'adresse aux nouveaux dirigeants de la Chine est simple. Respecter et protéger le droit de nos collègues, et de tous les citoyens de Chine, à la liberté d'expression. Respecter et protéger le droit des citoyens chinois à une presse libre et indépendante. Respecter et protéger le droit des auteurs à écrire, des éditeurs à publier, et des artistes de toutes les disciplines à créer et présenter leur travail sans crainte de représailles. Libérer toutes les personnes injustement emprisonnées pour avoir exercé ce droit le plus fondamental.

La créativité est la force. Libérer les voix créatrices de la Chine nous enrichira tous."