A propos du fameux mystère de la femme

Les hommes s'accordent souvent à dire que la femme renferme un mystère. Un secret que certains s'appliquent même, leur vie entière, à le percer. Or il y a autant de mystère en l'homme qu'en la femme ; admettons qu'il y a un mystère en tout individu, qui n'est d'ailleurs pas tellement éloigné du mystère de la vie. Peut-être même est-ce le même.

La femme renfermerait-elle quelque secret, quelque enchantement particulier ? Oui, elle met des enfants au monde. Son être contient donc tout le mystère de la vie. Cependant, l'homme participe bien, lui aussi, à la ce processus quasi-magique de création ; sans l'homme, point de vie. Sa présence est aussi importante à perpétuer la race humaine que celle de la femme. Il y a cependant une dimension supplémentaire au mystère de la femme : elle fait sortir de son corps une autre vie. Il y a donc une dimension quasi-mystique, magique, attachée au sexe féminin. Le mystère de la vie ramène fatalement, irrémédiablement, au mythe des origines.

Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris", Charles Baudelaire, La Beauté

Pourtant, et indépendamment de sa fonction procréatrice, la femme ne renferme aucun graal. Sinon à s'accorder qu'il y aurait un supplément féminin, une force de séduction complémentaire, bref, encore une idée masculine tendant à faire de la femme uen "créature" plutôt qu'un individu. Il est dès lors étonnant que certaine femmes s'appliquent justement à entretenir un certain mystère, qui s'arrête d'ailleurs aux portes de la séduction. Elles n'ont plus rien d'énigmatique pour celui qui vit à leur côté, la mystère ne visait que la séduction et n'a plus lieu d'être.

Des ingénieurs, exclusivement masculins (les ingénieurs sont encore souvent des hommes, et la fonction reste malheureusement fermée aux femmes) auraient percé, en 2008, le mystère de la femme... à grand coup de théories parfaitement misogynes et largement discriminantes.