Il y a 35 ans, David Cochard a connu la difficulté d'être en avance, et mal compris

"L'incapacité de communiquer, l'incompréhension mutuelle (au début, on infère que les autres ont la même façon de penser), l'isolement qui s'ensuit, l'ennui mortel. Des professeurs et des derniers de la classe qui humilient, battent, etc. Une fois que j'ai compris, vers 10 ans, je n'ai jamais dépassé les 12 de moyenne et j'ai attendu que ça passe en faisant bien attention à ne pas redoubler, pour me débarrasser de cette punition à 17 ans avec le bac en poche.

C'est l'ennui qui m'a amené au dessin. Je préférais les sciences et les maths, mais le dessin était plus accessible. Et c'est une occupation qui est compréhensible des autres, tandis que chercher les zones de contacts entre des plans courbes en 3D est moins à même de susciter l'enthousiasme des condisciples. Quand on est en mal de reconnaissance, ça marche mieux !

Et si un ou deux profs ont vent de ton QI, ils froncent les sourcils, mettent un doigt sur la joue et prennent un air pensif quand on dit une connerie, comme si tout ce qu'on disait était à double ou triple tiroir, et en oublient de nous considérer comme un être humain. Etre craint ou admiré, c'est de toute façon être méprisé, au premier sens du terme. Etre précoce ne veut rien dire, c'est juste être capable de penser trois ou quatre conneries pendant que la plupart ne commence que la première.

Etre précoce ne veut rien dire, c'est juste être capable de penser trois ou quatre conneries pendant que la plupart ne commence que la première.

La vraie solution serait un enseignement plus individualisé. Un enfant dit "normal" peut très bien être considéré comme surdoué en un ou deux domaines, ou en retard dans d'autres. Plutôt que travailler par classe d'âge, il serait plus intelligent, humain et efficace de travailler par niveau dans chaque matière. Ainsi, un même élève pourrait suivre des cours de français dans des classes où l'âge moyen serait de 16 ans, et des cours de maths où il serait de 12 ans. (...)
Si j'ai des enfants, il est probable que je les éduque moi-même s'il s'avère que comme leur père, ils savent lire à deux ans."

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