l'égypte de nouveau dans la rue

Egypte
Le peuple de nouveau dans la rue
Dans la continuïté du Printemps arabe, le printemps égyptien avait conduit le peuple dans la rue et le président Hosni Moubarak en prison. Il avait aussi ramené le principal opposant au régime, Mohamed El Baradei, prix Nobel de la paix, en Egypte, après un long exil. Après de nombreux affrontements dans les principales villes égyptiennes (Le Caire, Alexandrie, Suez...) dès le début de l'année 2011, l'on pensait que la libéralisation du régime était acquise.
C'était sans compter sur la contre-révolution qui se met à présent en place pour la libération et le retour de Moubarak au pouvoir. Avec, comme tension sous-jacente, la crainte d'un libéralisme forcené faisant suite à la libération du pays, de nombreux égyptiens prônent un retour au pouvoir de l'ancien président, ou tout du moins sa libération.
Mohamed Elmansy figure parmi les cinquante meilleurs enseignants en français du pays. En Egypte, le français la seconde langue enseignée. Il nous parle des changements apportés par la révolution et dénonce un certain désordre social :
"Le peuple égyptien était comme un prisonnier, muet, sourd, aveugle et en même temps paralysé, emprisonné dans une oubliette. "Muet", lorsqu'on ne parle pas sans permission ou uniquement de la manière que son geôlier le permet. "Sourd", lorsqu'on entend que la voix des clés de son gardien. "Aveugle", lorsqu'on ne voit ni soleil, ni lumière, ni rien d'autre ou si l'on voit quelque chose, on ne dit rien ou plutôt, on n'est pas capable de parler. "Paralysé", lorsqu'on n'a la capacité ni de penser, ni d'agir librement, privé de tous ses jouissances et de ses droits humains.
Et brusquement, c'est la révolution et le prisonnier s'est libéré de toutes ses entraves
Et brusquement, c'est la révolution et le prisonnier s'est libéré de toutes ses entraves. Il devient libre : parler, voir, courir, manger, boire, sentir, entendre et rêver à son aise. On a commencé à parler sans respect, à voir les négatifs seulement, à courir, marcher ou rouler dans n'importe quel sens, à boire et manger sans mesure, à rêver de tout ce dont on était privé, et voilà "le désordre social".
Pour cela, quelques-uns commencent à refuser la révolution
En marchant dans la rue, on peut voir que tout est mélangé, le feu est rouge et les voitures passent quand-même, les marchands ambulants se placent partout : sur les trottoirs, dans les passages. Les piétons ne suivent pas les instructions données et les automobilistes roulent en sens interdit. Dans les médias, on ne respecte pas l'autre. Chaque responsable se voit comme "le héro unique" qui va bien contrôler le pays. Il y a donc un conflit social produit du conflit politique entre les rêveurs du pouvoir et le peuple, "l'ancien prisonnier". Pour cela, quelques-uns commencent à refuser la révolution."
Image du haut :
Le groupe Black-Bloc, qui soutient les opposants, fait arrêter la ligne du métro pour favoriser le soulèvement du peuple contre l'autorité, et afin prouver que personne n'ose l'arrêter. Les membres du Black-bloc sont alors certains que la police les soutient.
Image suivante :
Un jeune lance une pierre sur l'un des bâtiments du parti du président.
Un nouveau soleilBonjour, bonjour mes copains Par Mohamed Elmansy
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Actions à faireAllez penser sans avoir peur Par Mohamed Elmansy |
le coup d’État a réussi et la révolution du 25 janvier est morte et le prisonnier retourne a son oubliette dans quelques instants.
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